Né à Tréguier, en Côtes-d’Armor, Charles Doursenaud est avant tout un homme de l’être. Révolté, il grave ses premiers cris d’insoumission dans ses cahiers d’écolier. De ses années d’études au lycée puis à l’université, il a gardé une solide connaissance des grands auteurs classiques. L’étudiant contestataire s’est alors tourné vers des modes d’expression contemporains : soirées cabaret, publication de poèmes dans des revues marginales, quelques apparitions télévisées, échanges avec des auteurs et des chanteurs connus qui l’ont encouragé à persévérer sur la voie de la création. Chansons, sketchs, pièces de théâtre, romans, poèmes, se sont alors succédés. L’écriture devient très vite pour lui une nécessité vitale.
Charles Doursenaud nous offre ici une anthologie de ses poèmes, traits de dérision et flèches de rire, décochés au fil du temps. À l’écart des modes et de la poésie amidonnée, l’auteur frappe ses vers du poing à la ligne et, armé d’humour, passe au fil de l’absurde le raisonnable, n’hésitant pas à pourfendre la bienséance à coups d’images audacieusement salées. Mais derrière cette irrévérence se devinent des fragilités masquées, des angoisses existentielles et un amour immodéré de la vie.
« Insolence (bien méritée), vivacité, fraîcheur, une ironie aux effets coupés, enfin une lecture qui m’a diverti ! » lui écrivit un jour Pierre Seghers auquel il avait soumis quelques-uns de ses textes. Et Jean Breton d’ajouter : « Jeux de mots, allitérations surprenantes, petits poèmes à la Queneau, tout cela est enlevé, fantaisiste, irrévérencieux en diable. On lit ces poèmes avec plaisir et le rire n’est jamais loin. »