Le poète et éditeur Xavier Pierre en six questions
(Entretiens avec : Isabelle Lambert)
Au mois de septembre, l’écrivain et poète Xavier Pierre sortira son 7e ouvrage soutenu par la maison d’édition qu’il a créée en 2009 : Couleurs et plumes. Né il y a 63 ans à Chinon, il passe une grande partie de son enfance et de son adolescence chez sa grand-mère au bourg de Tréméven. C’est là que, très tôt, il commence à écrire et à peindre. Des années 60 à 80, de Paris à Saint-Malo, il s’essaiera à diverses activités artistiques : outre la peinture, le théâtre (dont 3 ans au cours Simon), la lithographie, le collage et la gravure. Durant cette période, il ne cessera jamais d’écrire. Des années 90 à 2000, installé à Dinan, en Bretagne, à l’approche de la cinquantaine, sa plume s’envole… sa passion pour l’écriture étant la plus forte, il décide de s’y consacrer totalement. C’est en 2009, que sa maison familiale de Tréméven en côtes d’Amor devient définitivement son pied-à-terre.
En tant que poète, comment vous définiriez-vous ?
Je me considère comme un poète intimiste. À travers mes mots, j’essaie de retransmettre mes émotions, de les partager avec mes lecteurs. De mettre en lumière ce que j’appelle mes « couleurs de vie ». Il m’est arrivé que certains de mes lecteurs, bouleversés par un de mes textes, viennent me voir parce qu’ils avaient, à la lecture d’un texte, l’impression qu’il avait été écrit pour eux. Ce fut une grande joie et ma plus belle récompense.
D’où viennent vos inspirations ?
La Bretagne fait partie de moi. Elle est ma source d’inspiration première. J’essaie d’en parler comme je l’aime. Lorsque des émotions me submergent au cours d’une promenade, au détour d’un chemin, d’un village, d’une soirée ou d’une rencontre, je prends des notes, j’écris sur de petits bouts de papier le plus souvent, sur des carnets également ; puis le moment venu, quand point une idée, une émotion, je les ressors et les mets en image aux couleurs de la vie et des mots.
Cela vous demande-t-il beaucoup de travail ?
Parfois oui. Parfois l’inspiration vient doucement alors le travail, l’amour des mots et la concentration font le reste.
Pourquoi créer votre propre maison d’édition ?
Comme beaucoup, j’ai longtemps galéré, des années, avant de trouver un éditeur. En 2005, sur le conseil de plusieurs amis et personnalités parisiennes, j’ai décidé de me lancer et d’investir une partie de mes économies pour l’édition de mon premier recueil « Couleurs de vie » à compte d’auteur. Alors est né Couleurs et Plumes créé en auto-entreprise. Cette petite société de micro-édition participative, me permet également de promouvoir d’autres auteurs telle Armelle, poète ou Dane Elle qui écrit des histoires de vie et Nicole Lierre des faits de société plus engagés. J’ai aussi lancé l’édition de carnets de croquis d’artistes peintres : Guy Brizard peintre, dessinateur et illustrateur rétais entre autres. L’île de Ré où je me rends chaque été, pour participer au salon l’Île aux livres du Bois-Plage-en-Ré. Resté très attaché au dessin je fais appel à de nombreux illustrateurs dans la plupart de mes livres comme madame Vinciane Trefois qui illustre régulièrement mes textes depuis 2005, Damien David ou Nicolas Guéguen peintre et sculpteur breton.
Certains de vos textes vont-il être traduits ?
Effectivement ! Certains textes seront traduits pour être plus largement partagés avec les lecteurs étrangers qui aiment notre pays et la Bretagne tout particulièrement. Une traduction en anglais, mais aussi en breton et dans la plupart des langues européennes est même envisagée pour l’un de mes textes contre la maltraitance à l’enfance comme aux femmes.
Le livre papier a-t-il de l’avenir d’après vous ?
Je reste persuadé et convaincu de cela. Les lecteurs sont fidèles à tout ce qui touche au livre, la rencontre avec lui, avec son auteur, le touché du papier, son odeur et sa beauté parfois. Sans parler de ces ouvrages qui passent le cap des ans et deviennent des œuvres d’art ; ni de ceux qui permettent de découvrir, de rencontrer d’admirer un auteur au cours de pages lues avec passion ou frénésie. Merci pour votre question d’ailleurs… pour tout vous dire, un projet de création d’une rencontre littéraire s’envisage sur ma commune, projet, qui me trotte dans la tête depuis quelque temps.